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VOTRE ENFANT SOUFFRE-T-IL DE PHOBIE SCOLAIRE ?

De nos jours, la majorité des consultations en pédopsychiatrie concerne une problématique liée à la scolarité. Déjà en CP, 25% des enfants présentent des difficultés. L’esprit de compétition des parents vis-à-vis de leurs enfants grandit avec le temps, en particulier en France où la réussite scolaire est une valeur importante.Vous avez de grandes expectatives sur vos enfants quant à leurs résultats scolaires, à leurs ambitions professionnelles etc. Vos attentes deviennent encore plus grandes lorsqu’ils sont adolescents. Cela augmente leur peur de l’échec. Ils vous savent inquiets quant à leur réussite et quant au regard que la société peut avoir sur votre famille face à cela. De plus, les établissements sont plus rigoureux sur la fréquence des évaluations. L’école prend donc de plus en plus de place dans votre vie et celle de votre enfant mais aussi dans la société actuelle. Votre enfant peut souffrir de phobie scolaire.

phobie scolaire

1. La scolarité, un sujet actuel qui intéresse tous les parents

De nos jours, la majorité des consultations en pédopsychiatrie concerne une problématique liée à la scolarité. Vous êtes, consciemment ou non, impliqué, de manière plus ou moins accentuée, dans l’institution scolaire. Mais petit à petit, les parents, de manière générale, se sentent pleinement et davantage concernés dans la scolarité de leurs enfants. Il est vrai que, pour de nombreux enfants ou adolescents, l’école leur semble compliquée. Déjà en CP, 25 % des enfants présentent des difficultés. L’esprit de compétition des parents vis-à-vis de leurs enfants grandit avec le temps, en particulier en France où la réussite scolaire est une valeur importante.Vous avez de grandes expectatives sur vos enfants quant à leurs résultats scolaires, à leurs ambitions professionnelles etc. Vos attentes deviennent encore plus grandes lorsqu’ils sont adolescents. Cela augmente leur peur de l’échec. Ils vous savent inquiets quant à leur réussite et quant au regard que la société peut avoir sur votre famille face à cela. De plus, les établissements sont plus rigoureux sur la fréquence des évaluations. L’école prend donc de plus en plus de place dans votre vie et celle de votre enfant mais aussi dans la société actuelle. Le monde évolue rapidement avec cette institution, et peut être source d’angoisses pour les jeunes à qui l’intérêt n’est pas toujours bien expliqué. 

 

2. Quelle définition pour la phobie scolaire ? 

Votre enfant ne veut plus aller à l’école, et vous le considérez comme refusant sa scolarité (par manque d’intérêt ou de motivation). Mais, ce refus scolaire est considéré comme étant une phobie lorsqu’il “s’agit d’enfants ou d’adolescents qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions d’anxiété très vives ou de panique quand on essaie de les y forcer. C’est pourquoi, nous pouvons également le nommer “refus scolaire anxieux”. Mais aujourd’hui, nous considérons que la phobie scolaire fait partie de la famille des phobies spécifiques.

La phobie scolaire n’est pas rare et il en est recensée de plus en plus. Pourtant elle n’est pas nouvelle et existe certainement depuis que l’école est rendue obligatoire. Elle était, pendant longtemps, considérée comme de la délinquance juvénile, où les enfants faisaient l’école buissonnière. Mais très vite, les chercheurs se sont rendus compte que l’absence des enfants en cours étaient dues à leurs fortes angoisses dans les situations scolaires. Votre séparation avec votre enfant le temps d’une journée scolaire lui était particulièrement mal vécue. Rejeter l’école pouvait lui permettre d’attirer votre attention et donc avoir une preuve de votre amour parental, qu’il sent (à juste titre ou non) en souffrance. C’est pour cela qu’elle est souvent associée à l’angoisse de séparation, qui est une anxiété excessive face à la distanciation qu’il y a entre votre enfant et vous. 

Pour résumer, la phobie scolaire peut donc être considérée comme une peur excessive, une angoisse irrationnelle face à différents événements comme le fait d’être moins doué qu’un de ses camarades, être critiqué ou moqué lors de présentations orales, être humilié, passer des examens etc, ou parfois même, sans raison apparente. Elle est régulièrement associée à une anxiété de séparation, une anxiété généralisée, ou encore à un état de stress post-traumatique

3. Quelle origine chez l’enfant ?

Il est difficile de donner une seule raison à la phobie scolaire de votre enfant. 

Il se peut que sa phobie scolaire tire son origine de l’environnement familial dans lequel il grandit. Si vous êtes de nature particulièrement anxieuse, si votre couple connaît des difficultés et des conflits récurrents, si vous le surprotégez ou a contrario vous lui donnez le sentiment de le laisser vivre etc. Il se peut également que vous (ou votre conjoint.e) soyez hyper émotif(ve), et donc, qu’il ne comprenne pas réellement ce que vous pouvez ressentir ; ce qui le pousse à penser que l’environnement est hostile lorsqu’il est loin de vous

De plus, votre enfant risque d’être particulièrement vigilant quant à son anxiété scolaire, si vous êtes très anxieux face aux situations sociales ou si vous les percevez de manière négative. Il vous arrive, peut-être, parfois de parler de certaines situations qui ont pu vous intimider. De cette manière, vous transmettez inconsciemment vos angoisses à votre enfant. Mais, en parallèle, vouloir surprotéger son enfant de certaines situations ne lui est pas forcément favorable. En effet, se sentir vulnérable peut lui permettre de se construire. Le risque ici serait de mettre votre enfant dans une situation de dépendance affective qui favoriserait la difficulté de se séparer de vous, et de vivre son expérience propre à l’école. 

La phobie scolaire peut également se retrouver selon la personnalité et les caractéristiques de votre enfant. Il n’est pas rare de retrouver des enfants phobiques scolaires avec une faible estime d’eux-mêmes, peu de confiance envers le système académique, une hypersensibilité (notamment aux risques d’échecs scolaires etc.).

Il se peut aussi que l’environnement scolaire soit facteur de souffrance pour votre enfant, avec du harcèlement scolaire par exemple, ou des moqueries. La peur de votre enfant de retourner en classe peut également être accentuée par certaines remarques faites par les professeurs, par les commentaires de certaines de ses camarades, par des conflits au sein de votre famille ou auprès de ses amis.

Votre enfant peut avoir un comportement qui semble fonctionnel pendant un certain temps. En effet, il se serait accommodé de la situation. Mais, il se peut qu’un jour un événement dans la vie de votre enfant (ou au sein de votre famille) vienne basculer cet équilibre. Cela peut être un stress trop important (évaluations, entrée en 6ème…), ou un décès, un divorce, une rupture amicale ou amoureuse …

4. Quels sont les symptômes et les caractéristiques de la phobie scolaire ?

A la différence de beaucoup d’autres phobies où l’on sait que l’angoisse se manifeste fortement, la phobie scolaire n’est pas facilement visible. Ne pas s’en rendre compte retarde la prise en charge. Il n’est pas rare que l’anxiété apparaisse de manière très prononcée chez les plus jeunes. En revanche, si votre enfant est un peu plus âgé et ou s’il est adolescent, l’apparition peut-être plus cachée. Il se peut que vous ayez assimilé son comportement à un refus ou à un décrochage scolaire. Vous avez pu vous rendre compte que votre enfant se plaint beaucoup de l’école mais sans raison qui vous paraissent valables. Il se peut également que vous trouvez simplement qu’il montre peu de motivation à sa scolarité. Ses professeurs considèrent parfois simplement qu’il est de nature timide et donc, qu’il ne participe pas trop pour cette raison. Pourtant, des symptômes peuvent alerter.

Il est particulièrement difficile pour votre enfant de rester à l’école et il y vit une grande détresse émotionnelle

La phobie scolaire entraîne chez lui, une anxiété intense à propos de l’école (du collège, du lycée ou de la faculté pour les plus âgés) et un bouleversement émotionnel conséquent. Une crise de panique naît alors à la simple idée de devoir aller dans son établissement, lors de son arrivée, son entrée en classe, pendant les week end par anticipation etc. 

Il n’est pas toujours facile pour votre enfant de mettre en mots ses angoisses, et de les comprendre. C’est pourquoi, cette peur, il peut l’exprimer à travers des pleurs, de l’irritabilité, de la colère, des agrippements etc. vous avez peut être également pu remarquer qu’il se plaint souvent d’avoir des maux de têtes, des sueurs, des sensations de vertige, des troubles intestinaux ou musculaires ou encore de l’agitation exacerbée. Il peut également manifester son angoisse à travers des difficultés à respirer, des nausées ou des vomissements. Vous avez aussi trouvé que, ces derniers temps, votre enfant est de plus en plus désobéissant et agressif envers les autres ou envers lui-même. Il lui arrive parfois de se faire du mal. 

De plus, votre enfant est de plus en plus absent en cours (c’est normal, puisque cela lui permet d’éviter la situation anxiogène). Il va parfois jusqu’à être en dehors de plus de la moitié de ses enseignements. 

Cette situation met en grande difficulté scolaire et émotionnelle votre enfant. Mais pas seulement. Toute la famille vit une période difficile, dans laquelle doutes, mal-être et conflits surviennent. 

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    5. Quelles conséquences sur la vie de l’enfant ?

    Les conséquences peuvent être multiples à long terme tant d’un point de vue scolaire, social ou familial, entraînant en parallèle une grande souffrance émotionnelle pour vous et votre enfant. 

    Votre enfant ou votre adolescent risque de se désengager de son cursus scolaire ou d’adopter une certaine rigidité face à sa scolarité. Il a donc un taux d’absentéisme plus important. Cela peut engendrer des difficultés quant à son développement socio-émotionnel. Ce désengagement peut entraîner une déscolarisation avec toutes les difficultés sous-jacentes qui l’accompagnent. Ces complications peuvent être l’isolement social, l’apparition ou accroissement des troubles anxieux ou de dépressions, la désocialisation, des ruptures amicales et affectives, ou encore d’autres troubles psychiatriques. Si votre enfant est adolescent, il risque même, à long terme, de développer des troubles de la personnalité.

    De plus, cette phobie peut également avoir des conséquences sur votre vie de famille. Elle peut créer des conflits pour toute la famille, sur la fratrie et dans votre couple. Il est également possible que vous ayez à devoir réorganiser le fonctionnement familial, comme faire un travail à temps partiel pour pouvoir garder l’enfant parce qu’il ne veut pas aller à l’école par exemple.

    Toutes ces difficultés cumulées risquent, en plus, d’engendrer des complications supplémentaires pour votre jeune de trouver un emploi. 

    6. Comment prendre en charge la phobie scolaire ?

    Si aucune prise en charge n’est faite, votre enfant risque de souffrir de conflits au sein de l’établissement (avec ses professeurs, la direction, ses camarades …), au sein de votre relation parentale, mais aussi de vivre une détérioration de ses relations avec ses pairs. Plus tard, il risque d’avoir des troubles psychologiques ou psychiatriques lourds. Il existe plusieurs solutions.

    Dans la prise en charge de la phobie scolaire, il est important de considérer tous les éléments sous-jacents ayant pu induire l’anxiété. C’est pourquoi, il est important de la commencer le plus précocement possible. On estime qu’il faut que la phobie soit prise en charge dans les 10 mois après l’émergence des premiers symptômes. De cette façon, les risques de décrochage scolaire et d’isolement social de votre enfant sont diminués.

    De plus, il est important que le suivi soit fait de manière individuelle pour s’adapter au mieux aux problématiques spécifiques à votre enfant et à son mal-être, qui est unique, face à l’école. 

    L’objectif est d’amener votre enfant à retourner à l’école sans difficulté et de diminuer les complications que cela a pu engendrer.

    La thérapie cognitivo-comportementale est la thérapie la plus efficace dans la prise en charge des phobies scolaires pour une reprise de l’école rapide tout en prenant en compte les raisons possibles de son apparition. Votre enfant sera donc exposé dans un environnement scolaire, dans lequel il est normalement dans la vie réelle. Cette technique permet d’habituer votre enfant aux situations qui lui sont anxiogènes. L’exposition va permettre d’apporter la possibilité d’accompagner la thérapie à une séance de relaxation. Cette exposition et ce travail de fond permettra à l’enfant de changer son interprétation face à l’environnement scolaire angoissant. 

    7. Qu’est ce que le questionnaire “School Refusal Assessment Scale-Revised” ? 

    La phobie scolaire étant trop souvent considérée comme un simple manque de motivation de l’enfant, le chercheur et psychologue Kearney a créé le “School Refusal Assessment Scale-Revised”, qui se traduit en français par “l’évaluation des modes de refus de l’école”. C’est une échelle qui évalue le niveau de gravité de l’anxiété de l’enfant face à son environnement scolaire et pouvoir explorer quelles sont ses raisons d’éviter l’école. 

    A travers ce questionnaire, vous pourrez avoir une idée du niveau d’anxiété de votre enfant face aux environnements scolaires (ou pas anticipation à ceux-ci). Répondez de manière tout à fait honnête et naturelle, avec votre enfant, serait le mieux. Vos réponses ne sont ni enregistrées, ni consultées. Ce test, ici, a pour unique but de vous aider à vous éclairer sur l’angoisse que votre enfant peut ressentir et à vous aiguiller sur vos possibilités. 

    8. Quelles sont les prévalences de la phobie scolaire ? 

    Il est difficile de donner une estimation de la fréquence de ce trouble à l’heure actuelle. En revanche, on considère que cette phobie est en constante augmentation et un des motifs de consultation pédopsychiatrique principal. On pourrait estimer que 5% de la population en âge d’être à l’école souffre d’une phobie scolaire, et qu’elle toucherait en majorité les garçons. 

    Il n’y a pas réellement d’âge fixe à l’apparition. En revanche, certaines périodes de la vie ou du parcours scolaire peuvent être plus propice à l’évolution de cette angoisse. L’entrée au collège ainsi que l’adolescence semblent en faire partie. En effet, les conflits intérieurs lors du développement de votre enfant pendant la puberté font parfois interférences au processus scolaire. De plus, ils se sentent incompris par leurs enseignants et parfois, par vous. 

    9. La Thérapie par Exposition à la Réalité Virtuelle pour la phobie scolaire ?

    Les thérapies par exposition à la réalité virtuelle (TERV) sont inscrites dans l’approche cognitivo-comportementale et sont particulièrement appréciées par les enfants et les adolescents de par l’aspect innovant et moderne. De plus, les TERV ont largement fait leurs preuves dans le traitement des phobies scolaires. 

    L’exposition, dans les thérapies cognitivo-comportementales, permet un travail sur différents aspects, qu’ils soient du fond (sentiment anxieux par exemple), ou de la forme à l’instar de la situation d’évitement aux environnements anxiogènes. 

    Les thérapies par exposition à la réalité virtuelle permettent de s’approprier des sensations physiologiques de la panique, et ainsi d’en diminuer sa fréquence. En effet, la réalité virtuelle permet de faire un travail d’habituation à la situation, tout comme le ferait la thérapie cognitivo-comportementale en exposition in-vivo (c’est-à-dire dans la réalité). 

    Elle permet de créer un environnement similaire à la réalité, tout en étant facile d’accès.  L’exposition est complètement sécurisée puisque le thérapeute a un accès direct à ce qu’il propose à votre enfant, et peut interagir à tout moment afin qu’il puisse gérer ses difficultés plus facilement et qu’il ne se sente pas abandonné. 

    Votre enfant avance donc selon sa temporalité et est suivi dans sa progression tout en étant exposé à des situations qu’il n’aurait pas pu penser surmontables. 

    De cette manière, il pourra retrouver le chemin de l’école (du collège, du lycée ou de l’université) et laissera derrière lui les obstacles qui l’empêchaient d’avancer sereinement.