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Reconnaître les symptômes de la phobie scolaire

La phobie scolaire (ou refus scolaire anxieux) comprend l’ensemble des troubles anxieux et affectifs. Ce phénomène touche de plus en plus de jeunes et bien souvent, cette phobie n’est pas suffisamment bien considérée par la famille. Comment savoir si son enfant souffre réellement de l’école ? Quels sont les signes qui doivent alerter ? Voyons plus précisément quels sont les symptômes de la phobie scolaire.

Phobie Scolaire

Les symptômes de la phobie scolaire se produisent au moment du départ mais aussi au moment où le jeune va anticiper ce départ. Il s’agit de la représentation qu’il se fait de l’école. On peut facilement observer les manifestations suivantes chez l’enfant qui en souffre :

  • Une détresse émotionnelle intense qui s’accompagne de diarrhées, vomissements, maux de tête, douleurs abdominales etc.
  • Des troubles neurovégétatifs se traduisant par une pâleur du visage, des tremblements, une transpiration importante, une accélération de plus en plus rapide du rythme cardiaque, une respiration difficile, etc.
  • Une agitation excessive pouvant aller jusqu’à des comportements physiques violents contre les parents qui tentent de les forcer à aller à l’école. Ces réactions vont aussi se traduire par des tentatives de fugue sur le chemin de l’école (ouverture de la portière de la voiture en cours de route par exemple).

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Les caractéristiques de la phobie scolaire

 

  • L’âge d’apparition

La peur de l’école peut survenir à différents âges de la vie de l’enfant mais certains semblent beaucoup plus critiques et sujets à son apparition. Tout d’abord, entre 5-7 ans avec l’entrée à l’école primaire, il peut y avoir un risque plus important de refus scolaire notamment en lien avec une angoisse de séparation. Il ne faut d’ailleurs pas considérer les réponses anxieuses plus précoces que l’on peut voir à l’entrée en maternelle comme découlant de phobies scolaires car elles disparaissent généralement rapidement et sont en fait plus en lien avec l’apparition d’autres phobies infantiles telles que la peur du noir. 

La majorité des phobies scolaires surviennent entre 11 et 13 ans avec l’arrivée au collège. Souvent perçu comme un véritable rite de passage, elle peut induire une grande anxiété chez le jeune collégien à cause des enjeux sociaux très forts associés à cette période. Il apparaît donc comme essentiel d’être à la hauteur d’une multitude d’attentes de nature différente (familiale, scolaire, sociale) et une grande souffrance peut en résulter si on a le sentiment profond et durable de faillir.  

Enfin, certaines phobies scolaires se déclarent également autour de 15 ans, ce qui correspond à l’âge d’entrée au lycée. Ce phénomène est dû, entre autres choses, aux échéances cruciales auxquelles les élèves font face comme les choix de filières et d’options par exemple. L’histoire potentiellement difficile de l’élève avec le monde scolaire a pu construire progressivement un rapport anxieux à l’école pour différents motifs et l’injonction à réaliser des choix présentés comme plus que décisifs pour son avenir lui apparaît alors insupportable.

  • La phobie scolaire touche autant les jeunes garçons que les jeunes filles

Sur ce point, les recherches ont du mal à s’accorder. Elles concluent pour une part que les garçons ont tendance à être plus touchés quand d’autres études arrivent à une égalité en termes de prévalence. Pour autant, une observation plus fine des cas tend à montrer que les filles seraient en fait plus représentées dans les tranches d’âges inférieures, alors que les garçons seraient, eux, plus nombreux à l’adolescence.

  • Le refus scolaire touche aussi les élèves qui n’ont pas de difficultés scolaires

Si les difficultés d’apprentissage peuvent jouer de façon non-négligeable dans le vécu scolaire compliqué de l’enfant, les élèves performants peuvent aussi développer une peur panique de l’école. Ces derniers investissent de manière intense la réussite scolaire et vivent alors chaque résultat en deçà de leur niveau d’exigence élevé comme une blessure narcissique pouvant mener au refus de l’école dans une volonté d’auto-préservation. La réussite comme l’échec scolaire peut donc effectivement contribuer à expliquer la phobie mais ne suffisent pas pour la prévenir et identifier les élèves les plus à risque.

Attention !

Il ne faut pas confondre le refus scolaire anxieux et les problèmes de comportements éventuels de certains élèves. Les deux peuvent mener à de l’absentéisme mais dans le cas de la phobie, ne pas aller à l’école provoque une grande culpabilité chez l’enfant qui vit mal la situation. C’est une véritable stratégie d’évitement pour se protéger de l’angoisse extrême associée au cadre scolaire. Dans le cas des problèmes de conduite, il y a en général une satisfaction certaine qui est tirée du fait de ne pas se rendre en classe. Toutefois, si l’on conçoit l’absentéisme avant tout comme une conséquence de la phobie scolaire, elle peut aussi en devenir une cause. Un enfant (trop) habitué à ne pas aller à l’école aura tendance à être anxieux au moment d’y retourner.

Conséquences de la phobie scolaire

Un absentéisme qui n’est pas forcément détecté par les parents. Le jeune adopte des stratégies d’évitement pour ne pas se rendre en cours. Il décide alors de passer sa journée en permanence, à l’infirmerie ou de rentrer chez lui si cela lui est possible. Parfois, lorsque les manifestations émotionnelles et physiques de sa phobie scolaire se présentent à lui, il reste définitivement chez lui… Si ces comportements ne sont pas rapidement corrigés ils peuvent s’amplifier. Le jeune désinvestira les activités extrascolaires : il ne pourra plus pratiquer d’activité sportive, ne pourra plus voir ses amis et s’isolera de plus en plus…

Ces conséquences sont graves pour l’enfant et l’adolescent. Il ne faut pas sous-estimer une phobie scolaire car l’absentéisme peut durer plusieurs mois et être à l’origine d’un échec scolaire. En coupant les liens avec le monde extérieur, ils vont réduire leur champ d’expérience or ils ont besoin de le faire pour apprendre. Ils perdent l’estime d’eux même en ne permettant pas à leurs amis de les rassurer. Ce trouble anxieux pourrait s’accompagner d’un trouble dépressif. Ces jeunes fonctionnent pourtant très bien sur le plan cognitif et intellectuel. Les parents se retrouvent souvent perdus car ils ne savent plus quelles stratégies utiliser pour résoudre ces difficultés. L’entourage cherche alors à mettre en place des moyens de récompenses et de punitions qui ne feront qu’entretenir le comportement problème. Généralement, ce sont les parents qui finissent par progressivement céder. L’angoisse de leur enfant est tellement forte qu’ils n’arrivent même plus à y faire face…

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