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Qu’est ce que la peur de grossir ?

Grossir est un mécanisme naturel au fonctionnement complexe, et influencé par de nombreux facteurs. C’est surtout aujourd’hui perçu comme quelque chose à éviter absolument. Ce mode de pensée peut avoir de graves conséquences. Coup de projecteur sur la peur de grossir, ses origines, les risques associés et comment y faire face.

Pourquoi ai-je peur de grossir ?

    L’image de soi est quelque chose qui se construit durant l’enfance et l’adolescence et peut continuer de changer tout au long de la vie. Elle est influencée par de nombreux aspects qui peuvent la consolider ou la fragiliser.

    L’entourage familial est un facteur très important dans la construction de l’image de soi. Deux aspects entrent ici en jeu. D’un côté, si ces personnes sont particulièrement préoccupées par leur poids et l’idée de grossir, il sera facile pour un enfant d’intérioriser ces peurs et ces croyances et de les appliquer tout au long de sa vie. D’un autre côté, la répétition d’injonctions négatives sur le poids et le fait de grossir chez un enfant peuvent apprendre à l’enfant que son corps n’a pas de valeur au delà d’un certain poids ou d’une certaine silhouette, menant à des comportements qui vont renforcer cette peur au fil de la vie.

    Les canons de beauté de la société jouent également un rôle très important sur l’image de soi et la peur de grossir. Nous sommes constamment bombardés de publicités pour des produits amincissants, présentés par des personnes n’ayant aucun poids à perdre, et même si les représentations commencent à changer, les icônes de cinéma ou de mode considérées et présentées comme “sexy” ou “séduisantes” sont pour la plupart minces ou maigres. La grosseur est souvent limitée aux rôles comiques ou négatifs, comme quelque chose dont on veut à tout prix se débarrasser et avec de nombreuses connotations péjoratives : fainéantise, mauvaise santé, etc…

    Ces clichés véhiculent des idées fausses (les études montrent que l’activité physique est un facteur déterminant en terme de santé et de mortalité, indépendamment du poids ou de l’IMC) qui viennent détruire l’image de soi des personnes qui se perçoivent comme grosse, avec de hauts niveaux de stigmatisation et stigmatisation intériorisée.

    L’alimentation et le poids sont également des facteurs sur lesquels il peut être facile d’exercer un grand contrôle. Grossir est alors associé à une perte de contrôle de soi et de son corps, ce qui peut être particulièrement angoissant.

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    Quels sont les risques de la peur de grossir ?

      Seule, la peur de grossir est surtout désagréable, toujours présente dans un coin de la tête au moment des repas, des encas, des envies. Elle est surtout dangereuse car c’est une porte ouverte à des problèmes beaucoup plus graves.

      Plus la peur de grossir va grandir et plus les comportements pour éviter de grossir vont être mis en place. Restrictions, régimes, comptage de calories, pesage répétés, mesure de la silhouette et de la forme du corps.

      Ces comportements ont tendance à se répéter et se renforcer et peuvent mener à des troubles des conduites alimentaires, tels que l’anorexie mentale, la boulimie, l’hyperphagie boulimique ou l’orthorexie.

      Ces troubles peuvent être particulièrement graves, et tomber dans ces cercles vicieux veut souvent dire que le chemin pour en sortir est long et difficile. Il est important de prendre soin de soi et de sa santé mentale autant que possible pour ne pas en arriver là.

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        Que faire face à la peur de grossir ?

          La peur de grossir est maintenue et renforcée par plusieurs comportements et modes de pensée à remettre en question.

          En voici quelques exemples :

          • Les aliments interdits et les régimes restrictifs. Souvent, par peur de grossir, on s’interdit le sucre, le gras, les féculents, etc… En bref, tous les aliments qui apportent du plaisir pendant l’alimentation. Ces restrictions sont très mauvaises car notre cerveau a horreur de ça. La restriction fonctionne jusqu’au jour où elle ne fonctionne plus, et on craque avec des quantités de nourriture qui peuvent rendre malade.
            Aucun aliment ne devrait être interdit, aucun aliment n’est mauvais. La nourriture doit être un plaisir. Un diététicien ou un nutritionniste diplômé pourra vous aiguiller vers un rééquilibrage alimentaire si vous pensez que votre alimentation n’est pas assez équilibrée, et un psychologue ou un psychiatre spécialisé en troubles des conduites alimentaires pourra vous accompagner face à des comportements de boulimie (qui sont aussi renforcés par la restriction).
          • La pesée et les mesures intensive. Si vous êtes du genre à vous peser tous les jours pour surveiller de près votre poids, faites attention. Ces mesures ne sont pas représentatives et peuvent déclencher des schémas de peur très forts. Le poids varie énormément au cours de la journée et de la semaine. Si vous avez bu, si vous avez mangé, si vous êtes allé aux toilettes, si vous faites de la rétention d’eau, tout cela peut faire varier votre poids et vous donner l’impression d’avoir pris ou perdu beaucoup de poids d’un coup. Si vous êtes dans une démarche de perte de poids pour votre santé (sur conseil médical), pesez-vous une fois par semaine, au lever et observez l’évolution au cours de plusieurs semaines et mois. Ces mesures intensives sont aussi à éviter quand il s’agit de mesurer son tour de taille, la circonférence de ses bras, cuisses et autres, dont le volume peut également varier suite à de nombreux facteurs.
          • L’évitement de la pesée et des miroirs. Au contraire de la pesée intensive, certaines personnes préfèrent éviter totalement de se peser de peur d’avoir pris du poids. Parfois, cela peut aller jusqu’à l’évitement de son reflet dans le miroir, de peur de voir une partie du corps qui aurait grossi. Ces comportements d’évitement renforcent la peur de grossir. L’anxiété qui peut être ressentie face à ces moments ne peut durer indéfiniment. En y allant progressivement, il est important de s’exposer à cela si ça vous fait peur afin d’apprivoiser votre peur et vous rendre compte qu’il n’y a pas de risque ou de danger à se peser ou se regarder dans le miroir. Ce travail doit se faire en même temps qu’un travail sur les croyances liées au poids.
          • Les croyances liées au poids. Comme mentionnée précédemment, la grosseur et le fait de grossir sont souvent associés à de nombreuses pensées automatiques négatives. Ces pensées contribuent aux comportements qui renforcent la peur et sont auto-renforçatrices. Pour les contrecarrer, trouvez des contre-exemples. Avec la progression du mouvement body-positive, il y a aujourd’hui de plus en plus de célébrités qui assument leurs formes et qui sont d’excellents exemples de personnes dont le poids et la grosseur ne réduisent pas leur valeur.

          De manière générale, la peur de grossir et les inquiétudes liées à l’image du corps sont des problématiques contre lesquelles il peut être difficile de lutter. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé mentale pour vous aider dans ces étapes. Ils sauront vous accompagner de la manière qui sera la plus adaptée pour vous, avec les meilleurs outils.

          Sachez également que les nouvelles technologies sont d’excellents outils pour travailler sur ces difficultés. La réalité virtuelle notamment permet de diminuer les biais de perception du corps et de retrouver une image du corps saine et adaptée. Couplée à une thérapie et un accompagnement psychologique, c’est un bon outil pour faire disparaître sa peur de grossir.