IMC : un indicateur de mon problème de poids ?
L’IMC ou Indice de Masse Corporelle est une mesure qui compare le poids d’un individu par rapport à sa taille. Il est principalement utilisé aujourd’hui dans le milieu médical, afin de définir les limites de poids sain, et dans le domaine de l’assurance en Amérique du Nord, pour définir les risques de santé et adapter les prix en fonction. Cependant, de plus en plus d’études remettent en question cet outil, sa pertinence et sa validité. L’IMC est-t-il vraiment une bonne mesure des problèmes de poids ? C’est ce que nous allons voir.
1. D’où vient l’IMC ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’IMC n’a pas été développé par un médecin ou un professionnel de la santé ou de l’alimentation, mais par un astronome, mathématicien, sociologue et statisticien belge, Adolphe Quetelet, entre les années 1830 et 1850. L’indice est alors développé pour un usage sociologique. Il sera plus tard développé dans les années 1970 par Ancel Keys, qui mentionne que cet outil est utile pour étudier les masses, un ensemble d’individus, mais qu’il n’est pas un bon outil pour un usage individuel. En bref, sa simplicité est pertinente dans un usage statistique mais ne permet pas une bonne analyse de chaque personne.
2. Que mesure l’IMC ?
L’indice de masse corporelle mesure la masse par mètre carré. L’IMC se mesure avec la formule suivante : masse/taille²
La masse est en kilogrammes et la taille en mètres.
En fonction de ce score, plusieurs catégories existent par rapport à une norme de poids.
En dessous de 18,5 kg/m², on parle de maigreur, entre 18,5 et 25 kg/m² se trouve la tranche considérée comme normale, entre 25,1 et 30, on parle de surpoids et au delà de 30 d’obésité (avec des sous-niveaux d’obésité modérée, sévère et morbide). Ces seuils sont définis par l’OMS, l’organisation mondiale de la santé.
Aujourd’hui l’IMC a avant tout un usage médical. Il est utilisé pour identifier les personnes dont le poids peut présenter un risque pour la santé, que ce soit dans la sous-nutrition (IMC inférieur à 16,5) ou dans l’obésité (IMC supérieur à 30). C’est là la véritable utilité de l’IMC. Il donne, pour chaque catégorie de population, les risques futurs pour la santé. C’est donc une mesure de prévention et non pas une mesure de l’état de santé sur le moment présent.
En France et dans d’autres pays d’Europe, il est par exemple interdit aux mannequins avec un IMC inférieur à 18,5 d’exercer, afin de lutter contre l’anorexie dans le milieu de la mode.
3. L’IMC est-il fiable ?
La réponse courte à cette question est non. La version longue est un peu plus nuancée.
En réalité, l’IMC est un bon outil pour étudier des populations, mais il est souvent mal adapté à son usage le plus courant.
Dans des études statistiques, le grand nombre de sujets étudiés permet de lisser les variations entre les individus et la marge d’erreur est alors beaucoup plus faible.
Dans une utilisation individuelle, l’IMC ne prend pas en compte les différentes morphologies, le sexe, l’origine ethnique ou la masse graisseuse.
Cette dernière est bien davantage un indicateur des risques de santé que l’IMC de manière générale.
Par exemple, certains sportifs présentent un IMC correspondant au surpoids, voire à l’obésité, alors qu’ils présentent une excellente forme physique.
L’IMC ne doit jamais être utilisé comme outil de diagnostic ou d’évaluation seul. Il est avant tout un outil de dialogue, qui doit être complété par d’autres mesures afin d’évaluer l’état de santé d’un patient.
Des études montrent que les personnes avec un IMC de surpoids ou d’obésité modérée avec une activité physique ont un risque de mortalité aussi faible que les personnes avec un IMC normal ayant une activité physique, et même un risque de mortalité plus faible que les personnes avec un IMC normal ou maigre sans activité physique.
L’IMC est généralement plus fiable pour mesurer la maigreur et la sous-nutrition, car le coefficient graisseux est moins présent, mais il ne prend pas non plus en compte les différentes morphologies.
De manière générale, l’IMC seul n’est pas un indicateur d’un problème de poids ou d’un problème de santé. Si vous vous inquiétez pour votre santé, prenez rendez-vous avec un médecin spécialisé en diététique ou nutrition. Il saura vous indiquer les véritables risques et vous proposer des solutions pour réorganiser votre alimentation et votre activité physique afin de prévenir les risques et d’augmenter votre espérance de vie.
L’IMC ne doit surtout pas être utilisé comme mesure de perte de poids dans un but esthétique. Comme la majorité des données chiffrées dans une perspective de perte de poids, l’IMC peut générer une forme de rigidité mentale autour de cette valeur, ce qui peut mener à des obsessions et des troubles des conduites alimentaires tels que l’anorexie ou la boulimie. Répétons le, l’IMC n’est pas une mesure fiable de la masse graisseuse ou de la morphologie.
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