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Le vomi vous met-il mal à l’aise ?

Il n’est pas rare d’être dégoûté face au vomi, mais ce dégoût est passager. L’émétophobie est donc bien plus que cela, c’est une réelle obsession et une peur du vomi au sens large. Et pourtant, le sujet est toujours très tabou. Il est difficile pour les personnes souffrants d’émétophobie d’oser se livrer sur ce qu’ils vivent.

femme dégoûtée - Peur du vomi

1. L’émétophobie, qu’est-ce que c’est ?

Considérée comme faisant partie de la famille des troubles anxieux, l’émétophobie est la crainte exagérée du vomi. Elle ne relève pas uniquement du dégoût, elle est une hantise quotidienne qui ne quitte jamais l’esprit. Cette peur se manifeste à la fois lorsque la personne vomit ou risque de vomir elle-même, mais également lorsqu’elle voit quelqu’un vomir allant même jusqu’à s’imaginer quelqu’un vomir. Ces idées engendrent des crises de panique incontrôlables. Elle est classée et considérée comme une phobie spécifique, et pourtant, elle engendre de nombreuses difficultés associées (tel qu’un amaigrissement, des coupures des liens sociaux, etc.), ou encore créer d’autres angoisses (phobie sociale, agoraphobie, transports en commun, hypocondrie…). L’émétophobie est malheureusement encore trop peu connue ou trop peu évoquée.

Petit à petit, cette phobie s’installe davantage et prend de plus en plus de place et rien qu’évoquer le mot “vomir” peut finir par créer un malaise.

2. Quelle est l’origine de l’émétophobie ?

Comme pour toutes les phobies et les anxiétés, il n’existe pas une raison unique, valable pour tous, pour laquelle vous souffrez d’émétophobie. Cependant, un événement qui est survenu a probablement été la raison de l’émétophobie naissante. Cela peut être un événement qui paraissait anodin, mais qui, en réalité, a été considéré comme un traumatisme. En effet, il est possible que ça soit parce que vous avez été malade quand vous étiez petit, une gastro par exemple, et que lorsque vous avez vomi, un de vos parents n’était pas présent et que vous avez ressenti  un sentiment négatif d’abandon, et que cela a généré une anxiété.

Il est également possible que cette phobie soit apparue à cause d’un conditionnement à une situation. Par exemple, vous avez eu une journée de travail particulièrement stressante, et beaucoup d’anxiété liée à celle-ci, et vous croisez une personne dans la rue, qui manifestement est trop alcoolisé et vomi. Vous assimilez donc votre anxiété à la situation du vomi. 

Pour finir, il se peut que l’origine de votre émétophobie soit associée à un traumatisme lié à la bouche, par exemple, une fellation forcée, une ingurgitation d’aliments à outrance etc.

3. Quels sont les symptômes de l’émétophobie ?

Les symptômes de l’émétophobie sont similaires à toutes les situations phobiques ou d’angoisse. Elle génère généralement une crise d’angoisse à la vue, à l’action ou à la pensée de vomir. 

Cette crise d’angoisse se manifeste généralement à travers des pensées angoissantes, mais également à travers des sensations physiques. Ces réactions physiques peuvent donc être des bouffées de chaleur, des frissons, une accélération du rythme cardiaque, des difficultés de respiration, des tremblements, des tensions musculaires, des nausées etc. Sur ce dernier, vous entrez alors dans un cercle vicieux d’angoisse : le vomissement vous angoisse mais lorsque votre anxiété est trop importante, vos nausées augmentent. Cependant, il est important de retenir que l’anxiété provoque des nausées, mais pas de vomissement.

Bien que les crises d’angoisse soient des symptômes de l’émétophobie, il faut noter que l’émétophobie peut, elle-même, être le symptôme d’un autre mal-être caché.

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    4. Quelles sont les conséquences de l’émétophobie sur le quotidien ?

    Le quotidien lorsque l’on souffre d’émétophobie est régi par la pensée angoissante du vomi. Cette pensée est continuelle, envahissante et intense.

    Cela impacte de nombreux domaines : sociaux, personnels, professionnels. Effectivement, il devient difficile pour vous de prendre les transports en commun, de voir des personnes malades, d’aller dans des soirées alcoolisées, d’aller au restaurant etc. Cela signifie donc que vous augmentez vos risques de développer une agoraphobie, une aviophobie, une phobie sociale etc. Vous diminuez alors les sorties avec vos amis et restreignez votre cercle et vos activités à l’extérieur. Vous n’accepteriez pas un emploi pour lequel vous êtes obligé de prendre les transports en commun. Vous vous sentez isolés, et vivez une surcharge mentale pour éviter toutes les situations qui risquent de vous mettre à mal.

    Vous limitez également ce que vous mangez puisque vous vivez dans la peur que ce que vous mangez puisse vous faire vomir. Il y a donc, également, un risque de trouble du comportement alimentaire associé.

    5. Comment gérer l’angoisse de mon émétophobie ?

    Lorsque vous êtes confronté à la situation, il n’est pas toujours facile de gérer ses émotions et son anxiété. 

    Prenez alors le temps de souffler. En inspirant par le nez, prenez le temps de laisser entrer l’air dans vos poumons et dans votre corps. Expirez ensuite par la bouche et sentez l’air sortir de votre corps. Faites ça quelques fois (3 ou 4 fois suffisent).

    Prenez ensuite pleinement conscience de votre corps, au moment présent. Essayez de faire un petit scan de celui-ci en analysant quels ressentis vous avez dans chaque membre de votre corps. 

    Enfin, imaginez un endroit que vous appréciez, un moment que vous aimez, une personne rassurante, une odeur plaisante qui vous plonge dans un lieu sécure où vous êtes apaisé(e).

    6. Comment traiter mon émétophobie ?

    A l’image de toutes les anxiétés, une prise en charge précoce de cette phobie permet de diminuer plus rapidement les symptômes plus rapidement. Si vous avez l’impression que vous ne vivez pas un “simple dégoût” et que cela prend beaucoup de place dans votre vie, n’ayez pas peur d’en discuter autour de vous. De nombreuses personnes sont capables de vous entendre sans vous juger. Les professionnels de santé sont là pour ça : psychologue, psychiatre, médecin généraliste, infirmière etc. Ils sauront, au besoin, vous rediriger vers le professionnel adéquat.

    Les thérapies cognitivo-comportementales sont particulièrement efficaces dans le traitement de l’émétophobie. Cette thérapie consiste à traiter la phobie par l’exposition afin de créer une habituation à la situation. Le psychologue vous aide, dans cette thérapie, à travailler sur les pensées automatiques et à appréhender la gestion de vos émotions afin de répondre efficacement à l’anxiété. Les expositions en réalité virtuelle permettent de faciliter l’accès aux situations, tout en ayant un contrôle complet de ce qui vous est proposé. Les expositions comme les résultats sont progressifs et graduels.