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Comment se développe la phobie scolaire ou la peur de l’école ?

Les motifs qui mènent à une phobie scolaire sont très variables et révèlent bien souvent d’autres troubles moins évidents à repérer. Dans ce contexte, il apparaît que certains jeunes présentent une plus grande vulnérabilité que d’autres à manifester une phobie scolaire. Les expériences de vie, la vulnérabilité familiale, les attitudes parentales, le tempérament, etc. constituent un ensemble de facteurs à prendre en compte pour bien comprendre le développement de la phobie.

Phobie Scolaire

Les facteurs environnementaux à l’origine de la peur de l’école

Les facteurs environnementaux comprennent le contexte social et scolaire du jeune. S’il est la victime d’une agression verbale, de harcèlement à l’école, ou s’il présente une différence culturelle, il sera plus susceptible de développer une phobie scolaire qu’un de ses camarades mieux intégrés par son groupe d’amis. S’il éprouve des difficultés d’adaptation au sein du groupe ou s’il souffre de dyslexie (trouble spécifique de l’acquisition du langage) il lui sera d’autant plus compliqué de maintenir les exigences de l’école et de tenir le rythme imposé par les cours. Si la phobie scolaire s’identifie clairement à partir d’un élément spécifique lié à l’école, il s’agit alors d’une phobie simple. Il a pu se passer quelque chose dans l’établissement avec le professeur et cela engendre une phobie spécifique à l’égard de ce dernier. L’enfant finit par éviter l’école pour ne plus avoir à s’exposer à sa crainte. En revanche, si l’identification des difficultés est beaucoup plus diffuse, qu’elle se caractérise par l’évitement d’interaction sociale, par une crainte d’être critiqué ou moqué, alors la phobie est d’ordre social. Ces jeunes sont persuadés d’être jugés en permanence et leur regard est inquisiteur.

Les causes individuelles de la phobie scolaire

Les causes individuelles quant à elles ne comprennent pas forcément les situations spécifiquement liées à l’école. Il peut s’agir ici du tempérament d’un jeune. En effet, si ce dernier est de nature sensible et peu sociable, il sera plus à même de manifester un trouble anxieux que des camarades débordants d’énergie, expressifs ou de nature colérique. L’angoisse de séparation est un autre élément fréquemment retrouvé. Elle se caractérise par une anxiété excessive lorsque le jeune se retrouve séparé des personnes auxquelles il est principalement attaché (souvent ce sont les parents et particulièrement la mère). Cette angoisse peut se manifester par la peur que les parents puissent mourir. L’enfant cherche alors à contrôler en permanence l’intégrité de sa mère, chose qu’il ne pourra faire à l’école et qui l’empêchera de se concentrer. L’anxiété que l’on observe chez l’enfant se retrouve bien souvent chez l’un des deux parents. C’est ce qu’on appelle « anxiété de séparation en miroir » car elle est transgénérationnelle et se construit sur un mode éducatif et relationnel fort. Cela n’a pour d’autre conséquence que d’auto-renforcer le fonctionnement psychologique fragilisé de l’enfant.

Le rôle de l’entourage dans le développement de la peur de l’école

L’entourage et particulièrement les parents jouent un rôle décisif dans le développement de la phobie scolaire. Si les premières réactions face au refus du jeune d’aller à l’école consistent souvent en des tentatives de réassurance se focalisant sur les aspects positifs de l’école ou alors à l’inverse passent par le recours aux punitions, on tend peu à peu vers une forme de résignation voire de tolérance à l’absentéisme de l’enfant. Les parents, lorsque le refus scolaire se maintient sur la durée, finissent par effectuer des aménagements pour maintenir l’instruction sans que l’enfant ait besoin de se rendre à l’école. Ils peuvent alors mettre en place du soutien scolaire à domicile ou des enseignements par correspondance. Cependant, bien qu’il puisse s’agir de solutions permettant à l’enfant de vivre mieux son trouble sur le moment, c’est tout de même de l’évitement qui apparaît, de plus, légitimé et structuré par la sphère familiale. De ce fait, l’anxiété ressentie et les comportements de panique en sortent renforcés et l’idée du retour à l’école devient de plus en plus inconcevable.  Des études montrent que deux types d’interaction parent-enfant favoriseraient, dans une certaine mesure, le développement de la phobie scolaire et de la rupture avec l’école qui sont : 

  • Les enfants se montrant autoritaires et exigeants avec leurs parents mais timides à l’extérieur
  • Les enfants passifs dans toutes les relations à l’école comme à la maison

Anxiété généralisée et peur de l’école

L’anxiété généralisée (ou hyper anxiété) est la crainte excessive de l’évaluation de ses performances et de l’échec. Le jeune se place dans une anticipation négative des événements induisant une forte dévalorisation. Au sein de cette hyper anxiété on peut repérer une anxiété de performance, c’est-à-dire que l’enfant a des capacités mais il perd tous ses moyens !

L’évolution de la phobie scolaire dépend de la sévérité du trouble anxieux. Il est important de le repérer précocement car tout trouble psychopathologique a une influence sur le développement de l’enfant. Ce dernier pourrait, une fois adulte, développer un trouble de la personnalité, une agoraphobie, des troubles dépressifs, et ses relations sociales s’en trouveraient réduites. Cet impact sera d’autant plus fort que ce trouble sera installé depuis longtemps et précocement.

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