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SUIS-JE HYPOCONDRIAQUE ?

La santé est un domaine de préoccupation majeur. Il est en général normal de s’inquiéter d’être en bonne santé et de mettre en place les démarches nécessaires pour le rester. Cependant, quand cette inquiétude se généralise et parasite plusieurs domaines de la vie, au point de devenir handicapante, on pourra alors parler d’hypocondrie, et de personne hypocondriaque. Mise en lumière de ce trouble et de ses symptômes.

Stéthoscope - Hypocondriaque

1. Qu’est-ce que l’hypocondrie ?

L’hypocondrie ou trouble hypocondriaque est un trouble de la santé mentale qui se caractérise par une inquiétude exagérée d’être atteint d’une maladie grave. Ce trouble s’accompagne souvent de sensations corporelles. Les personnes qui souffrent d’hypocondrie sentent dans leurs corps des sensations inquiétantes. Maux de têtes, maux de ventre, nausées, palpitations, douleurs inter-costales, respiration accélérée, vision floue, etc…

Ces sensations inquiétantes, après examen médical, ne semblent cependant être liées à aucune maladie somatique.

Cette évaluation ne suffit pas à rassurer un hypocondriaque qui reste inquiet par rapport à sa santé.

2. Quels sont les symptômes de l’hypocondrie ?

L’hypocondrie se caractérise par un grand nombre de pensées parasites autour de la maladie, de la contamination, des sensations physiques perçues comme anormales et de la mort.

L’intensité des symptômes de l’hypocondrie peut varier, mais de manière générale, plus le temps passe, plus les symptômes envahissent de nouveaux domaines de la vie et posent de plus en plus de problèmes dans le fonctionnement de tous les jours.

L’anxiété amenée par l’hypocondrie va également amener des symptômes psychosomatiques : palpitations, douleurs musculaires, sudation, entre autres, des symptômes physiques qui sont perçus comme d’autant de signes d’un dysfonctionnement du corps, créant un cercle vicieux d’anticipation et d’inquiétude.

Le rapport au corps médical est également touché et très ambivalent. L’hypocondriaque va à la fois chercher à être rassuré par un médecin sur son absence de maladie, car seul le médecin sait comment écarter tout diagnostic grave, mais il va également avoir une grande anticipation de tout examen médical qui est chargé de pensées intrusives de maladie et de mort jusqu’à l’annonce des résultats. 

Certaines personnes penchent davantage d’un côté ou de l’autre. Certains hypocondriaques multiplient les examens afin d’être constamment rassurés, alors que d’autres évitent le corps médical et mettent paradoxalement de côté leur santé, trop inquiets de recevoir un diagnostic trop violent.

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    3. Quelles sont les causes de l’hypocondrie ?

    Il est difficile de définir une cause précise de l’hypocondrie. Comme pour la plupart des troubles, il s’agit davantage d’une combinaison de facteurs de risque et de fragilités qui s’accumulent et peuvent provoquer l’apparition du trouble.

    Parmi les facteurs de risque les plus fréquents, on peut retrouver :

    Un environnement familial anxieux

    L’entourage joue un rôle particulièrement important dans les apprentissages, notamment dans les plus jeunes années de la vie. Les enfants et les adolescents copient les comportements et les réactions émotionnelles de leurs familles et de leurs proches. Lorsque cet environnement est de nature anxieuse, ou directement hypocondriaque, l’enfant risque alors d’apprendre à avoir une inquiétude disproportionnée autour de la santé ce qui peut mener à l’hypocondrie.

     

    Des expériences de vie marquantes

    Les événements de stress intense et traumatiques peuvent laisser des marques durables sur l’esprit. Ils peuvent jouer un rôle très important dans la formation de schémas de pensée rigides et dysfonctionnels. La répétition de maladies, une maladie grave chez soi ou un proche, ou une mauvaise expérience avec le corps médical et la médecine peut mener à mettre en place de mauvais comportements et schémas de pensées anticipatoires qui peuvent se transformer en hypocondrie.

     

    Un évitement répété

    L’évitement est le moteur de la majorité des troubles anxieux. Il n’est pas toujours intentionnel et souvent, il se met en place d’une manière assez discrète. Il permet de sortir d’une situation particulièrement désagréable imprégnée d’une sensation de danger pour retrouver un état de sécurité. 

    Cependant, il se met également en place dans les situations où l’anxiété est perçue mais pas réelle. En évitant cette situation, le cerveau apprend que la situation était effectivement dangereuse, et que la fuite, physique ou mentale, était la bonne solution. A l’avenir, le cerveau mettra donc plus facilement en place les comportements d’évitement, ce qui  crée alors un cercle vicieux d’évitement et de renforcement du trouble anxieux.

     

    4. Comment soigner l’hypocondrie ?

    Les thérapies cognitives et comportementales (ou TCC) sont particulièrement recommandées dans le traitement de l’hypocondrie. Elles permettent de travailler sur les pensées inquiétantes, de réduire les comportements qui renforcent le trouble et d’apprendre à mieux gérer ses émotions pour diminuer les symptômes psychosomatiques inquiétants.

    L’hypnose médicale et l’EMDR peuvent également s’avérer de bonnes pistes thérapeutiques. Le travail par visualisation et auto-suggestion va venir désensibiliser aux pensées et anticipations anxieuses. Il est recommandé de recourir à ces pratiques en complément d’une autre prise en charge.

    Les médicaments, notamment les anxiolytiques et les béta-bloquants peuvent être conseillés comme première prise en charge, limitée dans le temps, pour faciliter la psychothérapie et diminuer les symptômes qui peuvent être vraiment paralysants pour avancer et sortir de ce trouble.

    Les thérapies par exposition à la réalité virtuelle sont des thérapies basées sur les TCC qui permettent de s’exposer en douceur dans un environnement numérique qui génère une émotion similaire à la vie réelle en diminuant l’évitement. Elles permettent l’habituation et la disparition progressive du trouble dans des situations parfois difficiles à vivre dans la vraie vie (situations médicales et hospitalières par exemple) et d’apprendre les bonnes techniques de gestion des émotions pour affronter les situations réelles problématiques.